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2014-2015 : l'édition en chiffres

Pour la quatrième année consécutive, le revenu net des éditeurs baisse en 2014 et passe de 2 687 millions d’euros en 2013 à 2 652 millions d’euros, soit une baisse de 1,3%. La baisse, moins marquée qu’en 2013, est atténuée par les cessions de droits qui progressent de 5,5%.

La vente de livres, qui représente 94,9% des revenus nets des éditeurs, a diminué de 1,7% à 2 517 millions d’euros et le nombre d’exemplaires vendus a baissé de 1,2% à 422 millions d’unités. Cette baisse, délicate à analyser globalement, s’explique par une multitude de facteurs propres à la structure du marché de l’édition. Nous pouvons citer l’absence de réforme scolaire cette année encore, les difficultés rencontrées par certains points de vente alors que la croissance des ventes numériques ne permet pas encore de compenser la baisse des volumes papiers, la progression du marché de l’occasion ou encore un effet de comparaison annuel négatif sur certains segments éditoriaux.

Le revenu net global des éditeurs baisse de 1,3% à 2 652 millions d’euros

Le constat est là. Malgré le dynamisme des éditeurs beaucoup de maisons ont souffert au cours des dernières années. Les rachats récents de certains groupes indépendants emblématiques soulignent le délicat équilibre financier des maisons d’éditions. Un facteur structurel inquiétant se confirme encore cette année : l’érosion du temps de lecture et du budget moyen dédié à l’achat de livres (selon Gfk). Cette perte se fait souvent au bénéfice d’autres loisirs.

Cependant, cette baisse est moins importante que chez tous nos voisins européens et des signes forts annoncent une reprise en 2015. Il semble également que ce soient les maisons de taille moyenne (entre 1 et 10 millions d’euros de chiffres d’affaires net) qui aient le mieux résisté avec une croissance médiane de 1%, contre une baisse de 0,3% pour les maisons qui réalisent plus de 10 millions d’euros de CA et de 3,5% pour les plus petites maisons.

Les principaux panélistes ont communiqué sur un recul de l’ordre de -1,3% en valeur et -1,4% en volume. C’est une baisse plus modérée (à comparer avec la baisse de 1,7% des ventes de livres) bien qu’en ligne avec nos résultats. Cette différence s’explique en partie par une sous pondération des ventes de certaines catégories professionnelles et scolaires.

Si l’on regarde plus précisément les évolutions selon les catégories éditoriales, on observe une forte baisse de la littérature : -7,2% en valeur et -4,5% en volume malgré de beaux succès littéraires et un prix Nobel français. Le passage en format poche de best-sellers de l’année précédente contribue à expliquer cette baisse. L’édition scolaire affiche une baisse de 5,3% en valeur mais une hausse de 3,4% en volume, signe que les éditeurs ont essayé de maintenir un niveau de vente à moindre coût.

Cette année a été marquée par des succès ne relevant pas des segments de littérature

L’édition étant une activité de création et de prototypes, les comparaisons annuelles sont toujours délicates. Un phénomène comme la sortie d’un nouvel album d’Astérix en 2013 provoque un effet de comparaison défavorable pour la bande dessinée en 2014 (baisse de 3.5% des ventes) alors que la plupart des éditeurs de ce segment affichent des ventes en hausse.

L’édition est également le reflet des modes de notre société. Deux exemples sont très éloquents : les essais politiques et le pratique. Plus de 600 000 ouvrages politiques ont été vendus en 2014 contre seulement 54 000 en 2013. L’intérêt de notre société pour les affaires politiques n’est plus à démontrer. C’est également le signe de l’importance que les Français accordent au livre, garant d’une crédibilité intellectuelle pour son auteur. Dans le segment pratique, lorsqu’en 2013 la catégorie « vie professionnelle » connaissait une hausse très importante, ses ventes accusent cette année une forte baisse alors que les activités artistiques et manuelles connaissent une progression de 146%, portée par les ventes d’ouvrages d’art-thérapie. On note également qu’en cette année de coupe du monde au Brésil, les ventes d’ouvrages de sport et loisirs ont progressé de 10%.

Autre segment en forte croissance, la jeunesse (+4,3% en valeur et +0.6% en volume) a été notamment portée par les fictions adaptées à l’écran et la ventes de licences. Ces phénomènes, qui participent à la concentration des ventes de certains titres, se traduisent par une part de marché en progression de certains lieux de ventes. En effet, selon GfK, la part de marché des grandes surfaces alimentaires et des ventes internet progressent au profit des librairies de 1er niveau. Il faut rappeler ici que l’année 2014 porte encore les stigmates de la faillite du réseau des librairies Chapitre. Cependant, la librairie reste le 1er circuit de distribution de livres en France. La production en titres a augmenté dans une moindre mesure en 2014 et de façon très différente. La hausse globale de 3,0% a été portée par une hausse des réimpressions (+12,0%) alors que le nombre de nouveautés a baissé (-6,5%). Les éditeurs ont décidé de travailler davantage leur fond en 2014. Le nombre d’exemplaires produits continue de baisser (-3.3%) et le tirage moyen global également (-6,1%), signe d’une gestion plus rigoureuse des flux.

Enfin, notre première analyse de la rentabilité (hors secteur juridique) des maisons nous donne des résultats en ligne avec l’enquête annuelle de KPMG. Les maisons qui génèrent un chiffre d’affaires net entre 5 et 50 millions d’euros affichent les meilleurs taux de rentabilité : environ 5,5% de taux de marge sur le résultat d’exploitation. Les maisons ayant un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions ont une rentabilité moyenne de 5,3% alors que les maisons qui dégagent moins d’un million d’euros de chiffre d’affaires souffrent et ont une rentabilité négative de -5,0% en moyenne.

Le nombre de livres poches vendus augmente et celui-ci pèse toujours plus lourd dans les ventes de livres

Avec un chiffre d’affaires stable à 342 millions d’euros (-0,3%) et 103 millions d’exemplaires écoulées (+0,5%), le poids du livre de poche a encore augmenté en 2014 pour atteindre 13,6% des ventes et 24,5% des volumes. Le poids de la littérature est toujours très important dans les ventes de formats poche avec 61,8% de part de marché. Celui-ci est en recul au profit des livres pratiques.

Un marché du numérique en forte croissance

Le marché du numérique poursuit sa pénétration, portée par certains segments éditoriaux. En 2014, le marché de l’édition numérique, tous supports et catégories éditoriales confondus, a généré un chiffre d’affaires de 161,4 millions d’euros, en progression de 53,3%. Cela représente 6,4% du chiffre d’affaires des ventes de livres des éditeurs. L’édition numérique continue sa progression et voit son poids augmenter chaque année dans les revenus des maisons d’édition. Cette progression a été principalement portée par le marché professionnel qui représente 64% des ventes en numérique (contre 58% l’an dernier). L’édition numérique grand public continue de gagner du terrain à la faveur d’une offre attractive et conséquente, d’une baisse des prix et d’un taux d’équipement en progression dans les foyers. Elle atteint désormais 2,9% des ventes de livres (contre 2,3% l’an dernier). Cette analyse globale du marché de l’édition numérique ne doit pas faire oublier que dans l’édition professionnelle, les ventes numériques et les services associés représentent plus de 50% du CA pour certains éditeurs.

Les principales évolutions par segments éditoriaux

Bien que les évolutions soient très contrastées à l’intérieur même des principaux segments, nous pouvons les distinguer en deux groupes :

  1. La jeunesse, les sciences humaines et sociales, les documents et actualités, les ouvrages d’art, ceux de sciences et techniques, les cartes et atlas et l’édition religieuse sont en croissance.

  2. La littérature, les livres pratiques, l’enseignement scolaire, la bande dessinée et les dictionnaires et encyclopédies sont en baisse.

Perspectives pour 2015

Contrairement à 2014, le premier semestre de l’année 2015 est encourageant si l’on considère les résultats des panélistes et l’activité des distributeurs. On peut également espérer un rebond de l’édition scolaire en 2016 après trois années difficiles même si le financement de la réforme scolaire – qui s’annonce particulièrement importante – laisse planer quelques doutes. Il faut également comprendre que la transition vers le numérique est en cours pour les éditeurs et les incertitudes qui pèsent sur le taux de TVA à appliquer pour les livres numériques téléchargeables mettent tous les acteurs de la filière du livre dans une situation compliquée. Quoiqu’il en soit, dans un marché en constante évolution nous pouvons être certains que les éditeurs continueront à assurer le financement de la création.

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